Personnages célèbres

En feuilletant les archives, nous avons retrouvé traces des quelques personnes,originaires de Ste Marguerite, ou qui ont marqué à un moment ou à un autre l’histoire de notre commune.

BESNIARD Jean Louis :

Né en 1749 à Ste Marguerite, il fut ordonné prêtre en 1779.Après avoir été vicaire à Marchemaisons et à Joué du Bois, il était chanoine à la collégiale de Ste Marguerite.

Ne prêtant pas serment, il quitta Ste Marguerite en mai 1792.

Après avoir trouvé asile quelques jours chez son frère, maire de Carrouges, il se réfugia à Alencon chez un tisserand nommé HUBERT, qui cachait déjà M THIBAULT, curé de Ste Marguerite.

Découvert par les agents révolutionnaires, il fut conduit à la maison d’arrêt le 8 octobre 1793.

Condamné fin mars 1794 par le tribunal criminel d’Alencon à la déportation et transfert sur les côtes d’Afrique, depuis le 23e jusqu’au 28e degré sud.

Le 4 avril 1794,il part pour ROCHEFORT, et fut ensuite incarcéré avec les résistants de la dernière guerre, dans l’un des vaisseaux négriers”Les Deux Associés” au port de la Cabane Carrée, situé à l’amont de l’arsenal de Rochefort.

Ne pouvant franchir la rade de l’île d’Aix surveillée par les Anglais, ce bateau va rester sur place jusqu’en février 1795.

Sur 869 prêtres déplacés, 567 prirent à la suite des sévices qui leur fut infligés. Après quelques mois de séjour dans cette épouvantable prison,M BESNIARD mourut le 20 aout. Son corps fut inhumé dans l’île d’Aix.

BLANCHET Gaspard Marin :

Prêtre exilé pour la foi.

Né à Ste Marguerite en 1750, il ut ordonné sous-diacre en 1773.

Ordonné prêtre en 1775, il remplit d’abord les fonctions de chapelain chez les religieuses de Vignats, prés de Falaise, puis fut curé de St Nicolas de Vignats le 20 novembre 1779.

Il refusa de prêter serment à la révolution et fut exilé.

COSNARD Rosalie épouse TAILLE :

Décédée le 17 mai 1908 au village de l’Aubesnière dans sa 73e année, elle est inhumée au cimetière de Ste Marguerite.

Elle fut la nourrice de Marie Françoise MARTIN,devenue Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus,à Semallé, au lieu-dit “le Carrouge”

LEROYER Catherine :

Née le 14 octobre 1709, elle s’occupa d’oeuvres de bienfaisance.

Edifièes de sa charité, plusieurs personnes de Ste Marguerite voulurent s’y associer.

Le désir de perpétuer dans la paroisse ce dévouement pour les pauvres, lui inspire la pensée d’établir un ouvroir, ou les petites filles, sous la direction de quelques personnes pieuses, apprendraient un métier convenable et assez lucratif, pour gagner leur vie.

Elle fit bâtir à cette fin une maison qu’elle donna à la Fabrique de son église, à condition qu’on continuerait d’y entretenir un certain nombre de pieuses filles destinées à secourir les pauvres et à former la jeunesse au travail des mains. Cette nouvelle fondation fut approuvée en 1764 par lettres patentes du roi Louis XV.

Il y avait alors trois religieuses seulement dans sa communauté.

On y travaillait principalement à l’industrie du Point d’Alencon, qui était alors florissante.

Les malheurs de la Révolution affligèrent les derniers jours de la servante de Dieu, mais sans ébranler sa foi.

Malgré de nombreuses difficultés, âgée et exténuée par le travail, elle n’en continua pas moins de diriger sa maison.

Elle décéda le 26 mars 1793 ( 6 germinal an III),toute la paroisse de Ste Marguerite pleura sa bienfaitrice.

Aujourd’hui cette remarquable bâtisse ” le logis” est une résidence principale.

TREHOT-RENOIR Jeanne Marguerite :

Née à Paris le 21 juillet 1870,Jeanne Marguerite TREHOT est la fille du peintre Auguste RENOIR et de son modèle Lise TREHOT. Mise en nourrice au village de l’être chapelle, elle est baptisée dans l’église de Sainte Marguerite le 23 mai 1875.Sous le nom de Marguerite RENOIR , elle fait sa première communion le 24 juillet 1881, et est confirmée le 15 juin de l’année suivante. Le 2 février 1893, elle signe encore “Jeanne RENOIR” sur l’acte de baptême de son filleul.

Non reconnue officiellement par son père, c’est sous le nom de Jeanne TREHOT qu’elle se marie en 1893 avec Louis ROBINET, ouvrier boulanger.Les déplacements de RENOIR au cours de l’été 1893 donnent la quasi-certitude qu’il a assisté au mariage au mariage de sa fille à Sainte Marguerite. Il cachera toutefois toujours à sa famille l’existence de Jeanne avec laquelle il entretiendra une correspondance suivie. Jusqu’à sa mort en 1919, il lui apportera une aide financière constante.

Jeanne et son mari tiennent un commerce de boulangerie à Madré ( mayenne) jusqu’au décès de Louis ROBINET en 1908. Veuve, Jeanne TREHOT revient vivre à Sainte Marguerite ou elle  décède le 8 juin 1934.

Jeanne TREHOT est la demi soeur du grand acteur Pierre RENOIR, et du cinéaste Jean RENOIR, auteur de tant de films inoubliables . 

SiSLEY Jacques :

Jacques SISLEY est le troisième enfant du peintre impressionniste Alfred SISLEY et de sa compagne Marie LESCOUEZEC. Après sa naissance à Paris le 26 novembre 1871, ses parents, sur le conseil de leur ami RENOIR, le mettent en nourrice dans la commune, au village de l’être chapelle.Il est ondoyé “pour cause de maladie”par le vicaire de la paroisse le 22 décembre.Il décède à l’Être Chapelle le 28 février 1872 et est inhumé le 1er mars.

DRUET Eugène :

Originaire d’une famille nombreuse du village de l’Aubesnière, ou son père est né, Eugène DRUET passe son enfance dans la commune. Il succède à son père à la direction du café ” le yacht-club de France” place de l’Alma à Paris ou il fait la connaissance du grand sculpteur Auguste RODIN . Photographe amateur de talent, il devient le photographe privilégié des oeuvres de RODIN pour qui il organise une grande exposition en 1900.

A la fin de 1903, il ouvre une galerie rue du faubourg Saint Honoré, galerie transférée rue Royale en 1908. Il y expose notamment les oeuvres de Cezanne, Maurice Denis, Marquet,Matisse, Jean Puy, Rouault,Signac, Valtat,et soutien de jeunes artistes tout en développant l’édition photographique d’oeuvres d’art.Sa galerie rivalise avec celles de Durand-Ruel et de Bernheim.

Il meurt prématurément le 21 janvier 1916 ( il était né le 26 juin 1867), et sa veuve continue de diriger la galerie jusqu’en 1938 .

POILANE Pierre :

Pierre POILANE, inventeur du ” pain Poilâne” mondialement connu, a passé son enfance à Sainte Marguerite et a fait son apprentissage dans une boulangerie de Carrouges.Né à Clamart le 7 novembre 1909, il est mort le 26 juin 1993. Son fils Lionel POILANE, qui lui avait succédé à la tête de l’entreprise, est décédé à Cancale le 31 octobre 2002 dans l’accident de l’hélicoptère qu’il pilotait.Aujourd’hui, c’est sa petite fille qui est à la tête de l’entreprise.

La famille POILANE habitait la commune, au village de La Normandière,plusieurs de ses membres sont enterrés dans le cimetière paroissial,notamment Constant POILANE,cultivateur,le grande-père de Pierre Joseph Constant POILANE, le père de Pierre,avait quitté Sainte Marguerite pour s’installer à Clamart, dans la banlieue parisienne ou il tenait au début du XXe siècle un commerce de grains et fourrages. Il fut un temps,peut-être sur la recommandation d’Eugène DRUET, le fournisseur du sculpteur RODIN qui possédait un cheval dans sa propriété de Meudon . 

LES MAIRES

Charles Henri LEMIERE, alors maire de Carrouges,fut le premier maire de Sainte Marguerite,de la création de la commune, le 1er janvier 1867, jusqu’à son décès le 9 novembre 1971.

Ses successeurs :

Frédéric Thimotée  GAUTIER   :  1871-1874

Pierre Clément CHABOT :  élu en 1878 , démissionnaire en 1883,cause maladie.

Arsène LEVANNIER :   1883-1888

La vie de la commune fut ensuite marquée par l’empreinte de la famille LEPASTEUR, dont quatre générations ont exercé les fonctions de magistrat:

François Almire Auguste LEPASTEUR : 1888-1929

Fernand LEPASTEUR   :   1929-1969

Jacques LEPASTEUR   :1969-1987 .Sa disparition brutale a beaucoup marqué les habitants. Jacques LEPASTEUR, avant-gardiste était très apprécié.

Dominique LEPASTEUR : 1987-1988

Cent ans de magistrature pour cette famille,qui ont été dignement fêtées.

Emile MARGUERITE  : 1988-2001

Yves TRETON :   2001 à ce jour.

Histoire,activité économique

SITUATION ACTUELLE

La commune ne compte plus à ce jour aucun commerce.Le dernier a fermé depuis une quarantaine d’années, celui de Mme BOUDIER : épicerie-café .

La principale activité sur le territoire de la commune est l’agriculture avec seulement 3 sièges d’exploitation : productions principales : viande,céréales,poulets.Une de ces exploitations est spécialisée dans les produits cidricoles.

L’artisanat a été bien représenté , mais à ce jour,nous ne comptons plus que deux activités : un artisan multi-services et un artisan plombier-chauffagiste.

Les salariés,relativement nombreux,ont leur activité sur les bassins d’emploi environnants.

De nombreuses résidence secondaires.Notre commune est également appréciée par nos Amis Anglais,qui ont plusieurs résidences.

HISTORIQUE

La principale activité de notre commune a toujours été l’agriculture,en 1962,nous comptions 47 exploitations,38 en 1968,27 en 1975,20 en 1979.

Les archives communales nous indiquent une forte activité économique au siècle dernier : en 1886, la commune comptait 51 professionnels ( en dehors de l’agriculture) 44 en 1881,52 en 1906 et 14 en 1931 .

En 1866,nous notions :1 aubergiste,2 cantonniers,4 charpentiers,5 couvreurs,1 prêtre,2 épiciers,1 instituteur,2 maçons,1 marchand de quatre saisons,3 maréchaux-ferrants,3 meuniers,3 menuisiers,11 mouleurs,3 tisserands,1 taupier,1 sacristain,1 plâtrier,1 tailleur(couturier),1 tailleur de pierres,4 militaires.

D’anciennes constructions ou vestiges nous permettent de retrouver trace sur Ste Marguerite d’activités soutenues : fonderie,production de farine,carrière de granit.

Haut fourneau,fonderie :

Au lieu-dit ” le fourneau”, a été établi vers 1540,un haut fourneau,par les

LE VENEUR seigneurs de Carrouges.

Reconstruit vers 1571,il alimentait en fonte la forge de Carrouges,sise à St Martin l’Aiguillon.

Reconstruit à nouveau vers 1787 avec une halle, restaurée en 1837, il est signalé en ruines lors de sa vente en 1854.

Fonds acquis en 1855 par Jules ROUSSEL, maître de forges, et installation d’une fonderie de seconde fusion équipée d’un bocard à 10 pilons.

Cessation d’activité vers 1870.

Moulin à farine :

Situé au “Moulin de Chandon”,sur l’Udon, en 1809,il produisait quotidiennement 3 quintaux de farine de seigle et orge.

Cessation d’activité vers 1950.

Carrière de granit :

Cette carrière,dont on peut encore voir des vestiges,se situe au lieu-dit “la Vente .

En dernier, elle était exploitée par Henri DEMENAY.Son fils Jacques,habitant la commune a travaillé avec son père,pour l’exploitation.

Bon nombre de pierres tombales dans le cimetière,proviennent de cette carrière.

La stèle,pierre brute,qui se trouve sur la place Jacques LEPASTEUR,en provient.

Patrimoine local

L’EGLISE

L’église de Sainte Marguerite de Carrouges est fort ancienne et ne manque pas d’intérêt. La nef est du XIeme siècle, le transept du XVe, le choeur date de 1680 et les chapelles de 1648.

Sont classés monuments historiques :

– maitre autel,tabernacle,retable et ses statues pierre et bois sculptés fin XVIIe,début XVIIIe.

– chaire à prêcher,bois sculpté et panneaux peints,fin XVIe début XVIIe.

– chapitrel, entrée cimetière.

L’église est à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Présentation église.

 

 L’église de Sainte Marguerite est d’origine romane , fort remaniée au cours des siècles, c’est aujourd’hui un assez vaste édifice de granit sur un plan en forme de croix latine avec chapelles du transept prolongés vers le choeur .

De l’époque romane datent le clocher et la nef dont la partie occidentale est la plus ancienne , comme l’attestent le porche surmonté d’une niche et l’appareillage de moellons en opus des murs gouttereaux du pignon . Sont également romanes :

-les baies au linteau monolithe de la nef et les ouvertures basses actuellement obturées de son mur sud.

– la baie haute orientale du clocher.

Une tour carrée s’élève à la croisée du transept surmontée d’un fin clocher à petites ouvertures.

L’église s’ouvre à l’ouest par un portail roman simple avec voussures et deux colonnes . Au dessus , une niche abrite une statue de Saint Sébastien , du XVIeme siècle, en calcaire.

Deux petites fenêtres sur les pignons nord et sud avec leur dalle de granit trilobées d’une seule venue , témoignent d’une époque tardive.

Les fenêtres latérales sont du XVIIe .

On a remonté au XIXe , une dalle funéraire sur le tympan de la porte latérale , sur laquelle se lit l’inscription :

Tombeau -cy-gys le corps de Pierre GAUTIER, prêtre de la paroisse de Beauficel , diocèse d’Avranches , décédé le 2 novembre 1806 , âgé de 61 ans . Priés Dieu pour luy .

L’église et le cimetière sont entourés d’un muret continu avec une porte en arcade et un échalier . Cet ensemble rappelle beaucoup les enclos paroissiaux bretons du Léon .

Le Porche, tout en granit – chapitrel-avec arcade et gros contreforts, sous une petite toiture à fronton de pierre, donne accès au cimetière du coté de l’ ancien presbytère.

Daté de 1671, il conserve dans sa toiture triangulaire une charmante niche en forme de lucarne.Classé ” monument historique” il a été restauré récemment.

A l’intérieur , se trouve un grand retable du XVIIe à la polychromie très riche. Quatre colonnes à chapiteaux peints en faux marbre encadrent le tableau de la descente de croix.

De chaque coté , deux statues de Sainte Marguerite et de Sainte Barbe en bois polychrome , dans des niches à décor d’anges.

Le fronton en forme d’arc est orné d’un christ ressuscité, entouré de quatre anges adorateurs, dont deux sont juchés sur les cotés de l’entablement classique .

Transept nord, retable de style Louis XIII en bois peint à colonnes torsadées de feuillage. Un petit tableau représente Saint Jean l’évangéliste, l’autre moderne,au fronton, peinture du père éternel.

Le retable du transept sud est semblable, tableaux de la crucifixion et de Saint François d’Assise, au fronton, tableau de la Sainte Trinité.

Le tabernacle, avec panneaux latéraux XVIIIe siècle,le christ sauveur est sculpté sur la porte, entre des angelots.

Au dessus, petit dôme à bulbe et Sauveur ressuscité.

Sur les cotés,panneaux latéraux représentant , à gauche l’annonciation , à droite le sacrifice d’Isaac par Abraham. L’Autel plus tardif est galbé de façon élégante.

Curieuse chaire dans le choeur, du XVIIe,ses panneaux peints représentent : la Vierge,Saint Augustin,Sain Ambroise et Saint Jérome .

Curieuse découverte archéologique

Un article dans le “journal de Rouen” de 1927,précise que l’église porte dans certaines parties de ses murs, des traces de “l’opus spicatum“,manière de bâtir qui nous vient des Romains et en usage surtout à l’époque carolingienne.

Ce qui donne dans cette église une très bonne sonorité .

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